Une histoire
de famille
La légende familiale raconte que mes grands-parents se seraient rencontrés au lavoir du haut du chef-lieu de Chignin et que quelques années plus tard, mon grand-père aurait planté comme cadeau de mariage une parcelle de Mondeuse. La vigne, une histoire d'amour depuis plusieurs générations chez les Cartier !
Au domaine François Cartier et fils, l’Amour de la Vigne a toujours été très présent. Polyculteurs, ils se sont spécialisés dans la vigne dans les années 60. Coopérateurs dans un premier temps à la Cave de Montmélian puis, à partir des années 70, ils ont pu produire leurs propres bouteilles grâce à la construction d'un chai de vinification à l'entrée du Chef-Lieu. Dans les années 90, c'est mon oncle, Michel Cartier dit “Grand Mich” qui a continué à écrire l'histoire jusqu'en 2009 où il disparaît brutalement. Il faudra attendre une dizaine d'années pour que je revienne sur les terres familiales fonder mon domaine, le Domaine des Albatros.
L’amour de la terre
et du lien
Comme tous les enfants, j'avais beaucoup de rêves petit : devenir camionneur, vulcanologue, gardien de refuge… ou vigneron. À 40 ans, j'avais réalisé beaucoup d'entre eux. Conduire un camion des journées durant en Antarctique pour acheminer du matériel jusqu'à la base de Concordia à 3 200 m d'altitude. Embarquer sur le Marion Dufresne pour une expédition océanographique à la découverte d'un volcan sous-marin à Mayotte. Travailler une saison d'été puis d'hiver comme aide-gardien en refuge en Vanoise.
Mon mantra a toujours été “tout est possible” mais il restait encore un rêve à réaliser, sûrement le plus grand. Parfois il est nécessaire de faire un long voyage pour revenir s'ancrer.
Aussi loin que mes souvenirs remontent, j'ai toujours accompagné mon grand-père dans les vignes ou aidé ma grand-mère à la cave. Même pendant mes études à Grenoble, je trouvais toujours un moment pour débarquer à l'improviste, ma grand-mère me préparait à déjeuner puis j'allais travailler dans les vignes avec mon grand-père l'après-midi. Logiquement, l'idée de reprendre les vignes familiales après 2009 était une évidence.
J'ai attendu le bon moment, que les planètes s'alignent, pour reprendre le chemin de l'école afin d’approfondir mes connaissances grâce aux cours passionnants du BPREA Viticulture Oenologie du CFPPA de Beaune. Dans ce cadre, j’ai pu affirmer mes envies et apprendre des meilleurs au travers de différents stages : le Domaine Jean-Charles Girard-Madoux et le Domaine Pascal et Annick Quenard en Savoie, le Domaine Pignier dans le Jura, et le Domaine Chandon de Briailles en Bourgogne.
Une (re)conversion comme une évidence, le bonheur d'être dehors, d'être au contact du vivant, de voir les saisons passer, de sentir l'énergie de la terre et surtout de transmettre. Transmettre une histoire familiale et continuer à planter pour les générations futures.
”Des Albatros
en Savoie
De mémoire de chignerains, on n'a jamais vu de tels oiseaux voler au-dessus des vignes. Pourtant, si j'ai décidé de donner ce nom à mon domaine, c'est que pour moi les références étaient partout. L'Albatros c'est bien sûr un clin d'œil à mes missions polaires et à mon amour des océans. Lors de mes séjours en Antarctique, j'ai appris des ornithologues que les jeunes albatros parcourent plusieurs fois le tour du monde pour finalement revenir sur leur lieu de naissance. Une histoire qui fait étrangement écho à la mienne.
Les Albatros c'est aussi un hommage à celles et ceux qui nous regardent maintenant depuis le ciel, mais dont la présence se fait toujours sentir. La transmission toujours et encore.
Et enfin, comment ne pas penser au poème de Baudelaire, l'Albatros, qui m'a si souvent accompagné.